L’expérience de l’hypnose invite à vivre nos problèmes et symptômes à un niveau de conscience différent de la vie de tous les jours, ceci grâce à une forme particulière de communication qui s’installe avec le thérapeute. Nous pouvons développer une connaissance plus intuitive de nous-même et de ce qui nous entoure, un peu comme dans un rêve, en intégrant les perceptions issues de nos langages corporels et personnels.
Autrement dit, il s’agit de mobiliser les ressources inconscientes dans le traitement. L’hypnose peut être combinée avec toutes formes de psychothérapie plus conventionnelles, à savoir les approches psychanalytiques, cognitives comportementales et systémiques, en renforçant leur efficacité. En médecine générale, la communication hypnotique approfondit la relation médecin-malade, elle est source d’auto-organisation, de coévolution, d’humour et de plaisir dans la créativité.
Le point de départ de l'hypnose, c'est la fixation de l'attention : « Chaque fois que votre attention se porte sur quelque chose, vous pouvez entrer en état de transe hypnotique. ». James Braid (1795-1860), médecin anglais, définissait empiriquement l'hypnose comme l'état de conscience modifié dans lequel on se trouve si notre attention se fixe trois minutes sur un objet. L'induction de l'état hypnotique procède donc de la mobilisation de l'attention soit sur un objet extérieur ou sur une partie du corps (souvent la main tendue), soit sur une image intérieure : un beau paysage, une image de rêve, la découverte d’un symbole, une couleur, mais aussi une musique, une parole oubliée, sans compter nos attitudes corporelles, les parfums, les goûts. Chacun de nous possède plusieurs langages personnels et si notre attention se porte sur l’un ou l’autre de ces « langages », nous pouvons éprouver notre vie avec davantage d’intensité et découvrir des choses insoupçonnées. Pour paraphraser John Sanders Pierce, le père de la sémiotique moderne et sa célèbre définition du signe, on pourrait dire que l’hypnose, c’est quelque chose pour quelqu’un (la fixation de l’attention). Mais cela ne s’arrête pas là.