Dr Maurice Stauffacher

Spécialiste FMH en psychatrie et psychothérapie - Formation complémentaire FMH hypnose médicale

HYPNOSE MÉDICALE

HYPNOSE MÉDICALE

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L’expérience de l’hypnose invite à vivre nos problèmes et symptômes à un niveau de conscience différent de la vie de tous les jours, ceci grâce à une forme particulière de communication qui s’installe avec le thérapeute. Nous pouvons développer une connaissance plus intuitive de nous-même et de ce qui nous entoure, un peu comme dans un rêve, en intégrant les perceptions issues de nos langages corporels et personnels.


Autrement dit, il s’agit de mobiliser les ressources inconscientes dans le traitement. L’hypnose peut être combinée avec toutes formes de psychothérapie plus conventionnelles, à savoir les approches psychanalytiques, cognitives comportementales et systémiques, en renforçant leur efficacité. En médecine générale, la communication hypnotique approfondit la relation médecin-malade, elle est source d’auto-organisation, de coévolution, d’humour et de plaisir dans la créativité.

Le point de départ de l'hypnose, c'est la fixation de l'attention : « Chaque fois que votre attention se porte sur quelque chose, vous pouvez entrer en état de transe hypnotique. ». James Braid (1795-1860), médecin anglais, définissait empiriquement l'hypnose comme l'état de conscience modifié dans lequel on se trouve si notre attention se fixe trois minutes sur un objet. L'induction de l'état hypnotique procède donc de la mobilisation de l'attention soit sur un objet extérieur ou sur une partie du corps (souvent la main tendue), soit sur une image intérieure : un beau paysage, une image de rêve, la découverte d’un symbole, une couleur, mais aussi une musique, une parole oubliée, sans compter nos attitudes corporelles, les parfums, les goûts. Chacun de nous possède plusieurs langages personnels et si notre attention se porte sur l’un ou l’autre de ces « langages », nous pouvons éprouver notre vie avec davantage d’intensité et découvrir des choses insoupçonnées. Pour paraphraser John Sanders Pierce, le père de la sémiotique moderne et sa célèbre définition du signe, on pourrait dire que l’hypnose, c’est quelque chose pour quelqu’un (la fixation de l’attention). Mais cela ne s’arrête pas là. 

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    Ce quelque chose suscite chez ce quelqu’un quelque chose (la transe hypnotique), et ceci non sous tous les rapports, mais selon un certain rapport hautement individualisé, donné par l’inconscient du patient mis sous tension par les suggestions du thérapeute ; la réponse hypnotique, l’élément intégratif et thérapeutique à proprement parler. Cela induit, cela mobilise, cela génère. Contrairement aux thérapies plus comportementales, l’hypnose n’est pas tant orientée vers un but, mais vers cette réponse. Il s'agit d'un processus génératif, régénératif.


    Dans l’hypnose, le médecin vise donc à établir une relation, une atmosphère thérapeutique propice à la mobilisation des processus inconscients dans la thérapie. Il en fournit le cadre, mais c'est le patient qui fait la thérapie. Dans un mouvement analogue, le médecin offre et développe sa disponibilité inconsciente au profit de son patient en état de trance. On pourrait considérer l'hypnose comme un état de méditation partagée. Un exemple inédit dans l'histoire des psychotechniques d’une méditation à deux ? Pas tout à fait, car l'on retrouve cette disponibilité dans certains moments d'une psychanalyse bien conduite ; cette communication d'inconscient à inconscient. Le divan psychanalytique peut représenter un lieu idéal pour une hypnose au long cours.


    Ainsi conçue, l’hypnose représente une approche que l’on pourrait qualifier de « naturalistique ». En tant que médecin, je constate que nos contemporains ne croient pas assez en la nature ; celle d’un organisme intimement lié au monde dans lequel il vit et qui ne se limite pas au cerveau (voire mon article sur l’écologie de l’esprit). Dans la plus pure tradition de la médecine romantique allemande, l'immersion dans la « nature » représente déjà une thérapeutique des crises existentielles ; elle apaise à différents niveaux les conflits qui nous agitent. Cette tradition remonte à Franz Anton Mesmer (1734 –1815), au magnétisme animal et en passant par Rousseau et par Friedrich Schelling (1775 -1854), le philosophe de la nature. Nous rejoignons Freud et Jung comme héritiers.


    Comme illustration de mon propos, je propose au lecteur de visionner le magnifique film de Tarkovski « le Miroir » qui commence par une séance d’hypnose classique et qui se développe, chez le héros souffrant, dans la découverte de ses différents langages personnels et vers la guérison. 

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